Quelle indemnisation en cas d’annulation de l’arrêté de cessibilité
Dans l’affaire suivante, une société avait conclu une concession d’aménagement avec une commune pour réaliser un programme d’habitat et un EHPAD. L’arrêté de cessibilité a été annulé. Toutefois, du fait de l’état de réalisation des travaux, les terrains n’ont pu être restitués aux anciens propriétaires. Ces derniers ont alors perçu une indemnité de non-restitution versée par l’aménageur.
Ce dernier s’est retourné contre l’Etat. Sa responsabilité a été retenue dans les termes suivants : « 7. D’une part, l’arrêt de la cour administrative d’appel du 27 mars 2012, devenu définitif, a jugé que les conclusions du commissaire enquêteur au terme de l’enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique étaient insuffisamment motivées. Même si l’opération d’aménagement déclarée d’utilité publique résultait de l’initiative de la commune de Fouquières-lez-Lens, seul le préfet pouvait la déclarer d’utilité publique. Dans ces conditions, cette illégalité de la procédure constitue une faute de l’Etat de nature à engager sa responsabilité. » En conséquence, l’Etat a été condamné à verser, notamment, 90 % de l’indemnité de non-restitution (CAA Douai, 6 juillet 2023, société Territoire 62, req. n° 20DA01199).
Benoît Jorion
Avocat à la Cour d’appel de Paris
Spécialiste en droit public